Éclairage du Conseil scientifique de l’AFB sur la continuité écologique des cours d’eau

Mercredi 03 Octobre 2018
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F. PAQUIER/AFB

Les actions de restauration de la continuité écologique des cours d’eau sont parfois remises en question. Pour répondre aux arguments régulièrement utilisés pour s’y opposer, le Conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) a produit une note dédiée.

Des actions en faveur de la biodiversité aquatique
La restauration de la continuité aquatique a pour objectif de limiter la fragmentation des habitats naturels, une des causes majeures de l’érosion de la biodiversité, voire de recréer des habitats fonctionnels qui peuvent être ennoyés par la présence d'un obstacle transversal. La résorption d’ouvrages transversaux – parfois par modification ou suppression de parties bâties - est nécessaire du fait que les organismes aquatiques n’ont généralement pas la capacité de contourner l’obstacle en quittant leur milieu.

Une opposition à laquelle des réponses scientifiques sont apportées
La nécessité de la suppression de certains obstacles pour la restauration de la fonctionnalité de ces écosystèmes est parfois remise en question. S’il est indispensable d’étudier chaque ouvrage et ses impacts au cas par cas, les connaissances scientifiques actuelles mettent en lumière que certains arguments s’opposant à la suppression d’obstacles sont faux, quel que soit l’obstacle considéré. Le Conseil scientifique de l’AFB a été saisi pour apporter des réponses à ces principaux arguments.

Des éléments de réponses à 11 arguments contradictoires
Ce sont 11 arguments contradictoires auxquels le conseil scientifique répond. Par exemple, il en ressort que, contrairement à ce qui est parfois affirmé, les seuils de petite taille peuvent être infranchissables pour certaines espèces de poissons et leur suppression peut avoir un impact très positif sur la libre circulation de ces espèces. Il ne s’agit pas non plus de chercher à restaurer une biodiversité « historique » présente en l’absence d’activités humaines mais plutôt, en restaurant la fonctionnalité des milieux, d’améliorer la résilience des populations d’espèces aquatiques face aux perturbations anthropiques telles que le changement climatique. Si, dans certains cas très particuliers, des seuils peuvent protéger des populations autochtones, par exemple d’écrevisses, contre des espèces exotiques envahissantes, ces obstacles favorisent au contraire généralement ce type d’espèces en perturbant la fonctionnalité de l’écosystème. L’ensemble des arguments et des réponses qui leurs sont apportées sont détaillés dans cette note du Conseil scientifique.