La nuit regagne du terrain : coup de projecteur sur le recul de la pollution lumineuse et la mobilisation des communes

Vendredi 22 août 2025
Carte pollution lumineuse 2024

À l’occasion des Nuits des étoiles 2025, la mise à jour de l’indicateur national de pollution lumineuse révèle une tendance générale de réduction de la pollution lumineuse diffuse en cœur de nuit : 72 % du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse, contre 91% en 2014. Dans le même temps, le CEREMA dévoile une cartographie des pratiques d’extinctions des éclairages public en cœur de nuit illustrant l’ampleur de la mobilisation des collectivités avec près de 12 000 communes pratiquant l’extinction totale.

Indicateur national : une baisse significative de la pollution lumineuse

L’Observatoire national de la biodiversité (ONB) a dévoilé la mise à jour de son indicateur sur la pollution lumineuse. Initialement disponible uniquement pour les données de l’année 2020, l’indicateur permet désormais de visualiser l’évolution de la pollution lumineuse entre 2014 et 2023. L’ONB étend également son analyse aux territoires ultramarins, fortement concernés par les enjeux de pollutions lumineuses aux vues de leur caractère insulaire et de leur densité de population.

Les données révèlent qu’en 2023, 72 % du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse, contre 85% en 2020 et 91% en 2014. Les cartes soulignent également des disparités régionales marquées. En effet, l’axe rhodanien, les contours littoraux et les abords des grandes métropoles restent très exposées. L’analyse évalue également la pollution lumineuse en extrémité de nuit, à laquelle 80% du territoire serait exposé en 2023.

© ONB

 

© ONB

Cette diminution globale sur le territoire hexagonal s‘explique par l’évolution du cadre législatif et réglementaire plus contraignant et par les économies d’énergie mises en place suite à la crise énergétique de 2021 ayant conduit à un élargissement des pratiques d'extinction par de nombreuses collectivités.

Une généralisation des pratiques d’extinction en cœur de nuit

Le CEREMA vient également de publier une étude sur les pratiques d'extinction réalisée à partir d’observations satellitaires sur 19 262 communes entre 2014 et 2024. Cette étude inédite, à l’échelle nationale, met en évidence une dynamique massive d’extinction portée par les territoires. La carte interactive constitue un outil précieux de suivi, mais aussi d’inspiration pour les collectivités engagées ou souhaitant s’engager dans des démarches de sobriété lumineuse.

La cartographie interactive révèle que près de 12 000 communes pratiquent une extinction totale, 3 500 une extinction partielle ou ont réalisé des rénovations importantes de leur parc d’éclairage, tandis que 131 sont revenues sur ces politiques. 
L’étude révèle que 30% des extinctions totales ont été mises en place pendant moment de la crise énergétique entre septembre et décembre 2022.

© CEREMA

Une action publique aux effets mesurables

Ces nouvelles données confirment l’impact mesurable des politiques publiques d’extinction sur la réduction de la pression lumineuse, avec des bénéfices concrets pour la biodiversité nocturne et la qualité du ciel étoilé. Elles témoignent ainsi de la capacité des territoires à mobiliser efficacement l’action publique en faveur de la sobriété lumineuse.